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Une simplification de la Pac diversement appréciée

Les assouplissements sur les prairies permanentes semblent faire consensus.

Si la profession a globalement bien réagi aux mesures de simplification de la Commission, certaines voix sont moins convaincues.

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« Ce texte marque une avancée claire dans la bonne direction pour alléger le fardeau administratif auquel les agriculteurs et les États membres doivent faire face. » À peine le paquet de simplification de la Pac dévoilé par la Commission européenne le 14 mai 2025, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, n’a pas caché sa satisfaction. « Après plusieurs mois de travail, la voix de la France a été entendue à Bruxelles sur de nombreux points importants », s’est-elle félicitée. Elle apprécie notamment que « la Commission ait décidé de reprendre le principe même du contrôle unique mis en place par la France ». La ministre prévient toutefois, elle veut voir la Commission poursuivre sur cette route. « C’est une étape essentielle. Il en reste d’autres, tout aussi importantes », appuie-t-elle.

Autre satisfecit, celui du Copa-Cogeca, le syndicat européen des agriculteurs et coopératives. « Depuis des années, nos organisations réclament des mesures de simplification de bon sens », rappelle l’organisation. « Des changements qui permettraient aux agriculteurs de se concentrer davantage sur la gestion de leurs exploitations et contribueraient également à améliorer la compétitivité de la production agricole de l’UE. » Après cette nouvelle évolution dans les textes de la Pac qui comprend « de nombreuses dispositions techniques et propositions détaillées qui nécessitent une analyse approfondie », le Copa-Cogeca espère néanmoins que la Commission changera de méthode désormais. « Ça devrait servir de leçon pour l’avenir et façonner nos futures discussions : le secteur agricole a besoin de politiques cohérentes, significatives et applicables. »

Un « empressement » pour la Conf’

Mais tous ne sont pas unanimes sur les annonces de Bruxelles. La Confédération paysanne voit ainsi « une simplification manquée », regrettant un manque de mesures concernant le revenu et la transition agroécologique. Elle dénonce « l’empressement à poursuivre le détricotage de la conditionnalité environnementale sans pour autant exiger des États membres le renforcement des incitations à la transition agroécologique ».

Le syndicat s’inquiète par ailleurs du « pas de plus vers la renationalisation de la Pac » avec les marges de manœuvre plus larges données aux États membres. Du côté des satisfactions, la Conf’ apprécie l’extension de la durée des prairies temporaires qui passe de cinq ans à sept ans et y voit « une victoire pour les systèmes herbagers ». Le plafond de versement d’aide directe aux « petits agriculteurs » qui passe de 1 250 à 2 500 € est aussi bien accueilli par le syndicat qui espère voir la France le mettre en application dès 2026.

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